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Les potins de Ionard

Bals interdits

9 Juillet 2019 , Rédigé par Ionard Publié dans #Généalogie

La grosse caisse de Louis

La grosse caisse de Louis

Je publie à nouveau cet article pour vous dire que j'ai été sollicitée par une journaliste de France 24 qui m'a demandé l'autorisation d'utiliser les photos de cet article pour un documentaire en préparation. Je suis très fière!

Si depuis deux jours je remonte le temps pour vous conter les fêtes à Gourdon,c'est  la découverte au grenier de cette très vieille grosse caisse qui en est la cause.

J'ai recherché à qui elle appartenait et très vite il est apparu qu'elle appartenait à mon père qui la transmettra par la suite à son frère  Jean.

Jean et Louis étaient tous deux musiciens. Ils jouaient de l'accordéon. Jean avait un Maugein frères et Louis un Gallo Antonio.

Les voici tous deux devant la maison, la ferme de Gourdon avec leur frère Elie.

L'accordéon de mon père portait son nom.

Bals interdits
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Cette photo date de 1947, un an avant ma naissance. C'est à cette date que mon père aura un terrible accident en sciant des planches. Il perdra deux doigts et vendra son accordéon.

Il a vraiment du regretter cet instrument. C'est avec celui-ci et la grosse caisse qu'il animait avec sa jeune sœur Yvonne des bals, bals interdits sous l'occupation.

Ils partaient à vélo ou sur sa moto, une Terrot, et une petite remorque qui contenait les instruments.

Ils ont fait danser les jeunes dans le sous-sol de la maison Chastagnol, dans la grange familiale ou encore chez Vinatier à Gourdon mais aussi à Montceau-La-Virole. Beaucoup de jeunesse ( des réfugiés d'Espagne, d'Italie et de l'Est) autour de la construction du barrage, un lieu difficile d'accès et loin des routes. 

Dans le livre "Il était une fois Viam" édité par l'Association "les gens de Viam", on peut lire le témoignage de Georges Jeux, 19 ans en 1940.

"Les bals au Moulin de Monceaux

Je crois que c'est en 1942 que nous avons fait un bal à la cantine de la THEG, c'est-à-dire dans le moulin de Monceaux qui était la propriété de la famille Bessette.

......... Puis vient l'idée de faire un bal, ceux-ci étaient interdits comme vous le savez, ils prirent donc le nom de bals clandestins.

Sans avoir fait beaucoup de propagande, nous les jeunes y sommes venus de tous les horizons:Viam, Lacelle,Bugeat, Saint-Hilaire-Les -Courbes, Gourdon etc...à pied,à vélo, sauf à cheval! Un dortoir avait été libéré pour ceux qui seraient fatigués ! Nous avons joué avec mon copain Roger Lavieille, lui de l'accordéon et moi du banjo.

Puis en 1943, c'est le début des maquis, en conséquence de la Résistance.

Malgré tout un autre bal est prévu (nous avions 20 ans, je le répète). Mon camarade Roger, avec qui je jouais habituellement, était parti en tant que responsable pour constituer un maquis. Il faut savoir que nous avions refusé de partir au Service du Travail Obligatoire.

C'est avec mon ami Léon Drouillac de Saint Merd les Oussines, accordéoniste renommé dans la région que nous avons organisé ce deuxième bal....."

Un vieux journal 'La Corrèze libre" et un très vieux cahier vont apporter des précisions sur ces activités.

Je vous laisse regarder.

Bals interdits
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Toujours le souci d'aider les jeunes de l'école, mais aussi les prisonniers et les FFI de la commune.

Au fait la grosse caisse était de fabrication " Maugein Frères".

Nos jeunes ont fait résonner sa peau  comme jamais cet été!

Bals interdits
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Sans oublier le dernier livre de René Limouzin

L’infatigable écrivain ussellois s’est penché sur la Seconde Guerre mondiale et l’Occupation pour livrer son nouveau roman, Le bal défendu.
Il a beau avoir entamé la quatre-vingt-dixième page de sa vie, René Limouzin a encore de la ressource. Et de l'inspiration. ........

L'histoire se déroule en février 1944, en haute Corrèze toujours. « C'est l'époque des bals clandestins, les gens se retrouvaient pour danser, faire la fête malgré l'interdiction des Allemands », se souvient celui qui goûtait à l'époque à ses premières soirées défendues. Ce 6 février, René Limouzin avait refusé d'aller jouer du violon dans cette salle où il a débuté. Il n'a donc pas assisté à l'arrivée des Allemands qui ont arrêté tous les participants. « Comment ont-ils su qu'il y avait un bal ?, lance-t-il avec un air mystérieux. Il y a eu un dénonciateur qui s'est enfui par la suite. Et plus jamais on ne l'a revu. »

À partir de là, l'écrivain déroule les fils de son imagination et dépeint le retour de l'exilé dans une atmosphère « étrange et noire ». Un récit pour lequel il s'est documenté tout en puisant des détails dans les premiers chapitres de sa mémoire. Car quand il s'attaque à la réalité, René Limouzin « ne triche pas ».

Le bal défendu, aux éditions de la Veytizou. .............

Malik Kebour

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M
La belle histoire de tes anciens Dany !
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C
Beaux souvenirs ! Très intéressant. Bisous
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K
Un très bel article bien documenté.<br /> Terrible pour ton papa de ne plus pouvoir jouer de l'accordéon.<br /> C'est super d'avoir été sollicitée par ce journaliste.<br /> Bisous Dany
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D
Aspect peu connu du verbe "résister". Recherche historique si vivante reçue avec grande émotion. (transmis à Bernard et Anne)
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Q
Quels souvenirs !!!<br /> C'est extra que tu les aies retrouvés !<br /> Un grand merci pour le partage, Dany.<br /> Bisous et douce soirée.
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