Germaine Tillion
Reprise de cet article paru sur mes Potins le 30 mai 2007.
Voir aussi cet article ici
Cette grande dame s'en est allée aujourd'hui.
"Germaine Tillion, ethnologue et résistante, est morte samedi 19 avril, à son domicile de Saint-Mandé (Val-de-Marne), dix jours avant de fêter ses 101 ans, a annoncé Tzvetan Todorov, président de l'association Germaine Tillion."
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Germaine Tillion, une ethnologue engagée dans le siècle, une grande figure de l'humanisme a aujourd'hui 100ans.
Chronologie
Le parcours de Germaine Tillon
30 mai 1907 : Naissance à Allègre (Haute-Loire).
1932 : Diplômée de l’Institut d’ethnologie, où elle suit les cours de Marcel Mauss.
1934-1937, puis 1939-1940 : Missions ethnographiques dans les Aurès. Elle s’intéresse aux systèmes de parenté.
1937 : Rencontre avec Louis Massignon, qui deviendra son maître et ami.
17 juin 1940 : Capitulation du maréchal Pétain. Elle entre dans la Résistance, dans le réseau « musée de l’Homme ».
13 août 1942 : Arrêtée sur dénonciation, avec sa mère, Emilie.
21 octobre 1943 : Déportée vers Ravensbrück. Sa mère y arrive en janvier 1944, y meurt le 2 mars 1945.
23 avril 1945 : Les SS remettent 7 000 prisonnières du camp à la Croix-Rouge suédoise.
1946 : Première édition de son livre Ravensbrück, récit précis, argumenté, analysé du camp.
1947 : Déléguée des déportées françaises au procès des gardiens de Ravensbrück à Hambourg.
1951 : Rejoint la Commission internationale contre le régime concentrationnaire (CICRC).
1954 : François Mitterrand, ministre de l’Intérieur, la charge d’une mission en Algérie sur le sort des populations civiles.
1955 : Au cabinet de Jacques Soustelle, gouverneur général d’Algérie, elle met en œuvre les centres sociaux.
1956 : Elle décrit les raisons économiques et sociales de la « tragédie algérienne » dans L’Algérie en 1957.
1957 : Rencontre clandestinement Yacef Saadi et Ali La Pointe, chefs du FLN, et obtient qu’ils renoncent au terrorisme en échange de la suppression des peines
capitales côté français. La France ne respecte pas la trêve. Saadi est arrêté. Elle témoigne en sa faveur à son procès.
1958 : Elue directeur de recherche à l’Ecole pratique des hautes études, au laboratoire de littérature orale arabo-berbère. Elle y enseigne jusqu’en 1980.
1959 : Au cabinet du ministre de l’Education nationale, elle institue l’enseignement dans les prisons françaises.
1960 : Publie Les Ennemis complémentaires, où elle plaide pour une indépendance négociée, alertant aussi sur le sort des Européens d’Algérie.
1966 : Publie Le Harem et les cousins, son plus grand livre d’ethnologie. Elle y analyse le statut des femmes : « Toute société qui écrase les femmes se condamne elle-même à la mort. »
1986-87 : Présidente de l’association France-Algérie. Milite pour la reconnaissance officielle de la pratique de la torture pendant la guerre d’Algérie.
2000 : Publie Il était une fois l’ethnographie, recueil de textes issus de ses premières missions, qu’elle dédie aux immigrés algériens.
2001 : Publie A la recherche du vrai et du juste. A propos rompus avec le siècle, textes réunis par Tzvetan Todorov.
Pour mémoire je voudrais dire que, sur mon site de Gourdon, vous trouverez un hommage à une résistante déportée compagne de Germaine Tillion, Yvonne Fournial. clic
Germaine Tillion : une femme d’honneur
Une lecture consacrée à Germaine Tillion
dimanche 23 octobre 2005.
Elle revient ensuite au cœur de l’Algérie : « Le mot désert donne la rime au mot misère. » C’est ainsi qu’elle enseignera jusqu’en 1957. Elle s’occupera de l’éducation
des enfants et des adultes. Elle empêchera des tortures, des attentats... Elle sauvera nombre de vies.
Ceci n’est qu’une petite partie de tout ce qu’elle a fait. Beaucoup de choses aujourd’hui viennent d’elle, mais ne portent pas son nom. C’est pas exemple le cas de la loi de 1957 qui autorise les détenus à s’instruire en prison.
François Béchu nous a fait découvrir, le temps d’une lettre, la vie de cette femme extraordinaire, le mot n’est peut-être même pas assez fort. Nous ne pouvons que
vous conseillez de lire ses livres, tels que « Ravensbrück » ou « Mémoire du bien, tentation du mal »
Source :http://www.artmaniaque.com/
Ardent défenseur de sa patrie et des droits de l’homme, Germaine Tillion, ethnologue, a combattu l’esclavage, la pauvreté, la torture, la peine de mort.
Connue pour son engagement précoce dans la Résistance autant, peut-être, que pour ses positions pendant la guerre d'Algérie contre l'usage de la torture et pour l'accès de tous au développement, Germaine Tillion l'est moins en revanche en tant qu'ethnologue. [Exposition Germaine Tillon au Mucem - Marseille]
Voir aussi cet article ici
Cette grande dame s'en est allée aujourd'hui.
"Germaine Tillion, ethnologue et résistante, est morte samedi 19 avril, à son domicile de Saint-Mandé (Val-de-Marne), dix jours avant de fêter ses 101 ans, a annoncé Tzvetan Todorov, président de l'association Germaine Tillion."
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Germaine Tillion, une ethnologue engagée dans le siècle, une grande figure de l'humanisme a aujourd'hui 100ans.
Chronologie
Le parcours de Germaine Tillon
30 mai 1907 : Naissance à Allègre (Haute-Loire).
1932 : Diplômée de l’Institut d’ethnologie, où elle suit les cours de Marcel Mauss.
1934-1937, puis 1939-1940 : Missions ethnographiques dans les Aurès. Elle s’intéresse aux systèmes de parenté.
1937 : Rencontre avec Louis Massignon, qui deviendra son maître et ami.
17 juin 1940 : Capitulation du maréchal Pétain. Elle entre dans la Résistance, dans le réseau « musée de l’Homme ».
13 août 1942 : Arrêtée sur dénonciation, avec sa mère, Emilie.
21 octobre 1943 : Déportée vers Ravensbrück. Sa mère y arrive en janvier 1944, y meurt le 2 mars 1945.
23 avril 1945 : Les SS remettent 7 000 prisonnières du camp à la Croix-Rouge suédoise.
1946 : Première édition de son livre Ravensbrück, récit précis, argumenté, analysé du camp.
1947 : Déléguée des déportées françaises au procès des gardiens de Ravensbrück à Hambourg.
1951 : Rejoint la Commission internationale contre le régime concentrationnaire (CICRC).
1954 : François Mitterrand, ministre de l’Intérieur, la charge d’une mission en Algérie sur le sort des populations civiles.
1955 : Au cabinet de Jacques Soustelle, gouverneur général d’Algérie, elle met en œuvre les centres sociaux.
1956 : Elle décrit les raisons économiques et sociales de la « tragédie algérienne » dans L’Algérie en 1957.
1957 : Rencontre clandestinement Yacef Saadi et Ali La Pointe, chefs du FLN, et obtient qu’ils renoncent au terrorisme en échange de la suppression des peines
capitales côté français. La France ne respecte pas la trêve. Saadi est arrêté. Elle témoigne en sa faveur à son procès.
1958 : Elue directeur de recherche à l’Ecole pratique des hautes études, au laboratoire de littérature orale arabo-berbère. Elle y enseigne jusqu’en 1980.
1959 : Au cabinet du ministre de l’Education nationale, elle institue l’enseignement dans les prisons françaises.
1960 : Publie Les Ennemis complémentaires, où elle plaide pour une indépendance négociée, alertant aussi sur le sort des Européens d’Algérie.
1966 : Publie Le Harem et les cousins, son plus grand livre d’ethnologie. Elle y analyse le statut des femmes : « Toute société qui écrase les femmes se condamne elle-même à la mort. »
1986-87 : Présidente de l’association France-Algérie. Milite pour la reconnaissance officielle de la pratique de la torture pendant la guerre d’Algérie.
2000 : Publie Il était une fois l’ethnographie, recueil de textes issus de ses premières missions, qu’elle dédie aux immigrés algériens.
2001 : Publie A la recherche du vrai et du juste. A propos rompus avec le siècle, textes réunis par Tzvetan Todorov.
Pour mémoire je voudrais dire que, sur mon site de Gourdon, vous trouverez un hommage à une résistante déportée compagne de Germaine Tillion, Yvonne Fournial. clic
Germaine Tillion : une femme d’honneur
Une lecture consacrée à Germaine Tillion
dimanche 23 octobre 2005.
Ecrit par Compte Invité
Germaine Tillion : Cette femme, cette grande femme il faudrait plutôt dire, est un personnage peu connu, et pourtant... Et pourtant, si vous saviez le nombre de
personnes qu’elle a sauvées, et pourtant si vous saviez le nombre de fois où elle a risqué sa vie, et pourtant... Et pourtant cette femme reste dans l’ombre. C’est ce
qu’elle souhaite, c’est son choix. Respect.
(Par Jeanne Guégan)
Ce samedi après midi, la mairie de Pluvigner (Morbihan, 56) a ouvert ses portes afin de recevoir un comédien, François Béchu du théâtre de « l’Echappée » Il nous a
lu une lettre, une lettre destinée à Germaine Tillon, « une lettre, qu’elle ne recevra jamais... » C’est pendant une heure environ que François Béchu nous a fait découvrir cette femme, curieuse de l’autre. Elle a dit un jour... « J’ai de l’ambition pour l’humanité... Il y a quelques grands côtés chez les êtres humains et je crois que
ces côtés peuvent être dominants, mais j’ai peur des mauvais côtés... »
Déjà à sept ans, elle voulait s’investir. C’était en 1914, elle voulait devenir chien de guerre, afin de tirer une petite charrette et d’aller sur le front.
« Depuis soixante cinq ans, continue François Béchu, vous vous êtes précipitée dans l’action publique sans jamais la quitter. » Germaine a vécu pendant des années
dans le Sud algérien. Elle était alors ethnologue. Elle avait été envoyée par Marcel Mauss, un des plus grands ethnologues, son maître. Parmi les berbères, les musulmans, c’était sûrement la première femme blanche à s’y rendre. Puis en juin 1940, sa mission terminée, elle revint à Paris avec de quoi écrire plusieurs thèses.
Juin 40, la débâcle parisienne. Pétain parle de dignité et d’honneur, tandis que Germaine Tillion s’engage dans la résistance. Elle fait alors partie du « réseau du musée de l’Homme ». Elle lutte contre l’occupant. En 42, elle est trahie et déportée à Ravensbrück. A l’intérieur de ce camp, elle fera une véritable enquête ethnographique,
dans son cahier de cent pages. Elle écrit alors : « Nous serons bien au camp, nous aurons l’eau, l’électricité et puis le gaz surtout, oui, le gaz... » Sa mère le sera
d’ailleurs, gazée.
Germaine Tillion : Cette femme, cette grande femme il faudrait plutôt dire, est un personnage peu connu, et pourtant... Et pourtant, si vous saviez le nombre de
personnes qu’elle a sauvées, et pourtant si vous saviez le nombre de fois où elle a risqué sa vie, et pourtant... Et pourtant cette femme reste dans l’ombre. C’est ce
qu’elle souhaite, c’est son choix. Respect.
(Par Jeanne Guégan)
Ce samedi après midi, la mairie de Pluvigner (Morbihan, 56) a ouvert ses portes afin de recevoir un comédien, François Béchu du théâtre de « l’Echappée » Il nous a
lu une lettre, une lettre destinée à Germaine Tillon, « une lettre, qu’elle ne recevra jamais... » C’est pendant une heure environ que François Béchu nous a fait découvrir cette femme, curieuse de l’autre. Elle a dit un jour... « J’ai de l’ambition pour l’humanité... Il y a quelques grands côtés chez les êtres humains et je crois que
ces côtés peuvent être dominants, mais j’ai peur des mauvais côtés... »
Déjà à sept ans, elle voulait s’investir. C’était en 1914, elle voulait devenir chien de guerre, afin de tirer une petite charrette et d’aller sur le front.
« Depuis soixante cinq ans, continue François Béchu, vous vous êtes précipitée dans l’action publique sans jamais la quitter. » Germaine a vécu pendant des années
dans le Sud algérien. Elle était alors ethnologue. Elle avait été envoyée par Marcel Mauss, un des plus grands ethnologues, son maître. Parmi les berbères, les musulmans, c’était sûrement la première femme blanche à s’y rendre. Puis en juin 1940, sa mission terminée, elle revint à Paris avec de quoi écrire plusieurs thèses.
Juin 40, la débâcle parisienne. Pétain parle de dignité et d’honneur, tandis que Germaine Tillion s’engage dans la résistance. Elle fait alors partie du « réseau du musée de l’Homme ». Elle lutte contre l’occupant. En 42, elle est trahie et déportée à Ravensbrück. A l’intérieur de ce camp, elle fera une véritable enquête ethnographique,
dans son cahier de cent pages. Elle écrit alors : « Nous serons bien au camp, nous aurons l’eau, l’électricité et puis le gaz surtout, oui, le gaz... » Sa mère le sera
d’ailleurs, gazée.
Avril 45, Germaine Tillion sort du camp, elle pèse à peine trente kilos, « une chose, une chose vivante tout de même ». Un court temps
de repos, puis de 1945 à 1954 elle enquête sur les camps nazis.
Elle revient ensuite au cœur de l’Algérie : « Le mot désert donne la rime au mot misère. » C’est ainsi qu’elle enseignera jusqu’en 1957. Elle s’occupera de l’éducation
des enfants et des adultes. Elle empêchera des tortures, des attentats... Elle sauvera nombre de vies.
Ceci n’est qu’une petite partie de tout ce qu’elle a fait. Beaucoup de choses aujourd’hui viennent d’elle, mais ne portent pas son nom. C’est pas exemple le cas de la loi de 1957 qui autorise les détenus à s’instruire en prison.
François Béchu nous a fait découvrir, le temps d’une lettre, la vie de cette femme extraordinaire, le mot n’est peut-être même pas assez fort. Nous ne pouvons que
vous conseillez de lire ses livres, tels que « Ravensbrück » ou « Mémoire du bien, tentation du mal »
Source :http://www.artmaniaque.com/
Ardent défenseur de sa patrie et des droits de l’homme, Germaine Tillion, ethnologue, a combattu l’esclavage, la pauvreté, la torture, la peine de mort.
Connue pour son engagement précoce dans la Résistance autant, peut-être, que pour ses positions pendant la guerre d'Algérie contre l'usage de la torture et pour l'accès de tous au développement, Germaine Tillion l'est moins en revanche en tant qu'ethnologue. [Exposition Germaine Tillon au Mucem - Marseille]
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