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Les potins de Ionard

Projet innovant vs désolation

25 Avril 2018 , Rédigé par Ionard Publié dans #Echos de Liberté

Projet innovant vs désolation

Article lu dans mon journal  L'Echo du 20 avril 2018.

Pour mes lecteurs qui n'auraient pas eu cette information.

Dans le cadre de la procédure ICPE, le préfet de la Corrèze a signé le 30 mars dernier un arrêté d’autorisation ouvrant à la création d’une unité de fabrication de pellets torréfiés sur la zone du bois de Bugeat-Viam. Les opposants ont la possibilité d’intenter des recours dans un délai de deux  mois à compter d’hier.
Le préfet de la Corrèze a présenté hier les contours réglementaires et administratifs de son arrêté. Les opposants préparent la riposte sur le terrain judiciaire. Ils organisent dès dimanche un super loto militant, avant un rassemblement le 29 avril devant la gare-bois de Bugeat-Viam !
Bertrand Gaume, le  préfet de la Corrèze, est revenu sur les modalités  de son arrêté en date 30 mars 2018. Il ouvre la voie à la réalisation d’une  unité de fabrication de pellets torréfiés sur l’ancienne zone industrielle de Bugeat-Viam par la société Carbon Ingen’R Bugeat-Viam (CIBV) .
La procédure d’autorisation concerne donc un projet ICPE (Installations classées pour la Protection Environnement) : «parce qu’il s’agit d’un projet susceptible d’avoir une interférence avec son environnement» cadre le préfet.
Le représentant de l’Etat a fait l’historique de la procédure de l’enquête publique* à l’avis favorable du Conseil départemental de l’environnement et des risques sanitaires et technologiques (CODERST), rendu le 8 mars dernier.
Le préfet a rappelé que ce projet industriel «innovant» a fait l’objet du soutien de l’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) au titre du programme investissement d’avenir avec des avances remboursables à la clé.
«Il vise à faire en sorte que des technologies nouvelles puissent permettre de produire de l’énergie issue de la biomasse dans des conditions meilleures que les énergies carbonnées actuelles», a précisé Bertrand Gaume sur ce soutien de l’ADEME.
La cellule biomasse régionale sollicitée par l’ADEME a elle aussi délivré un avis favorable au projet. La cellule a justifié que les 3 millions de m3 de production biologique annuelle de bois de la forêt limousine couvrent les 1,5M de m3 de prélèvement annuel.
«Cela signifie que le stock de base est constant. Aujourd’hui, la forêt limousine s’accroît de 1,5M de m3 par an. Il y a donc une disponibilité sur le périmètre concerné d’un rayon de 80 km», détaille le préfet.
La société Somival s’est engagée à signer une charte des bonnes pratiques d’exploitation avec le PNR et la mise en place d’une étude scientifique longitudinale dans «l’exploitation de l’établissement».
Le prélèvement sur le périmètre du Parc Natural Régional de Millevaches est de 30.000T/an. Au terme de l’instruction administrative, les services de la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL) de Nouvelle-Aquitaine ont pour finir proposé un projet d’arrêté autorisant l’installation.
Le projet devrait créer une vingtaine d’emplois au départ. Ce serait désormais trente-cinq emplois directs concernés. Remplacer le charbon par des pellets torréfiés n’est pas du goût écologique de nombreuses associations opposées au projet dont «Non à la Montagne-Pellets».
Cette dernière considère que ce projet «correspond à une recherche de profits bien plus qu’à un quelconque souci de transition énergétique. Il   profite avant tout de l’effet d’aubaine ouvert par la nouvelle politique énergétique européenne».
Elle souligne que les souches et branchages ne sont pas des ressources à «valoriser» mais des matières indispensables à l’entretien de la   richesse biologique des sols, que brûler des arbres n’est pas une solution pour enrayer le changement climatique et que les nuisances de ce projet l’emportent largement sur ses avantages : pollutions directes et indirectes, dégradation des routes, nuisances pour les espèces protégées...
L’association envisage de mener des actions en justice dans l’espoir de faire suspendre le projet. Les opposants ont un délai  de deux mois à partir d’hier pour le faire.
*L’enquête publique unique  s’est déroulée du 14 novembre au 15 décembre 2017. 300 contributions recueillies (124 favorables, 36 réservées et 144 défavorables). Le 15 décembre 2017, dernier jour de l’enquête, un collectif regroupant 7 associations a également déposé une contribution
défavorable au projet.

L’usine dans les grandes largeurs
L’arrêté précise les volumes et la nature des bois qui serviront à la fabrication de 45.000T de pellets torréfiés, soit 106.00T/an de bois dont 57.000T de broyats forestiers de souches et de rémanents, 44.000T de plaquettes forestières et 5.000T d’arrachage d’arboriculture. 7.000T/an de broyats de
classe A issus de déchets de bois non dangereux serviront de combustible à la chaudière biomasse.
L’arrêté délimite la surface des installations de la zone de production La surface imperméabilisée sera de 7.000m2 auxquels s’ajoutent 2.000m2 de parking et de voirie. Le site sera alimenté en eau industrielle provenant d’une station de pompage dans la Vézère. L’expédition des pellets se fera par rail à partir de la gare-bois.

Eco-Loto dimanche à Faux-la-Montagne et rassemblement le 29 à la gare-bois :  L’association «Non à la Montagne Pellets» organise un «Super Eco-loto» dimanche 22 avril, à 15h à la salle des fêtes de Faux-la-Montagne. En jeu solidaire 5 parties (dont une gratuite pour les enfants) : 5€/le carton – 20€/les 5 cartons. Grâce à la générosité de nombreux donateurs, il y aura environ 150  lots de valeur à gagner dont 3 très gros lots  : 1er lot : un séjour d’une semaine à Argelès, pour 4 personnes, en appartement ; 2ème lot : un séjour d’une semaine à Noirmoutier, pour 4 personnes, en pavillon ; 3ème lot : un séjour d’une semaine sur le Plateau de Millevaches, pour 4/6 personnes, en gîte...
L’association donne rendez-vous aux opposants le dimanche 29 avril à partir de 14h au niveau de la gare-bois de Bugeat-Viam.
Informations sur nonalamontagnepellets.fr

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P
Que des gens soient contre je le comprends. Mais tous les opposants ne le sont pas pour les mêmes raisons, notamment ceux qui font monter la sauce pour rester peinards, ayant acheté un terrain prés d'une zone industrielle, mais qui ne veulent pas que les industries se mettent dessus, tout en exigeant de bénéficier des routes, de l'eau, de l'assainissement, de l'electricité et des service (courrier etc...). Autre chose qui m'agace, c'est cette obstination à montrer une image d'une forêt après coupe rase. En 2 ans ça repousse, et pour 60 ans! Les forêts ont été plantées il y a 60 ans, les arbres sont mûrs, qu'est ce qu'on fait? on les laisse crever? Que serait le pays si les anciens n'avaient pas planté? un joli désert de ronces et de bruyères? Ca fait plus de 50 ans que tout le monde en a profité, champignons cueillis sans vergogne sur des propriétés privées, ballades dans les bois sans autorisation ce qui oblige les propriétaires à s'assurer parce que si le promeneur prend une branche sur la tête le propriétaire est responsable.<br /> Alors arretez de faire croire qu'il est évident que ce projet est nocif en racontant n'importe quoi, en rameutant tous les râleurs du coin et ceux qui viennent s'installer pour profiter d'un pays qui a été construit par d'autres et qui viennent donner des leçons!
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I
C'est ton avis que je ne partage pas mais que je publie!<br /> Et toi tu ne profites pas de ce pays?