Henri Nanot, le paysan-poète

27 Novembre 2019 , Rédigé par Ionard Publié dans #Résistance, #Echos de Liberté

Mardi 27 novembre 2019, Jacky Joffre me tend le journal "La vie corrézienne" ouvert sur un article intitulé : Le combat de Jean-Jacques Nanot pour réhabiliter son père" me disant 'Tu connais? c'est incroyable cette histoire!"

Un peu désemparée, je regarde, je lis..... non je ne connais pas...!Mais depuis hier je découvre et je veux juste apporter une petite pierre à ce si beau combat que mène Jean-Jacques depuis si longtemps avec cet article!

J'ai trouvé sur le net ce bel article écrit par Jérôme Garcin que j'aime beaucoup......

Henri Nanot, le paysan-poète
Par Jérôme Garcin

Publié le 12 août 2010 à 16h57

On ne compte plus les sobriquets dont le résistant limousin Henri Nanot accable le maréchal Pétain : « vieil hitlérien », « hybride dégénéré », « scélérat de Vichy », « dictateur », « vieux monstre étoilé »...

Il écrit ça dans « Scènes de la vie du maquis » (Lucien Soumy, 18 euros), un roman sorti, dès 1945, de l'imprimerie du « Populaire du Centre » et devenu introuvable. C'est un très bon portrait de groupe, au quotidien, des « hommes des bois » de la Haute-Vienne, ces FTP de Georges Guingouin qui combattirent en même temps les boches, les poux, la faim, le froid, et participèrent, en septembre 1944, à la libération de Limoges. En creux, on y lit l'autoportrait colérique d'un paysan-poète dont je m'étonne qu'il n'ait jamais inspiré un film.

Né en 1921, Henri Nanot avait rencontré l'infirmier André Breton pendant son service militaire dans l'armée de l'air et était demeuré son ami. Après la guerre, il retrouva sa petite exploitation agricole, s'inventa des pseudonymes provocants, tels Basile de la Bave ou Fiou de la Pantoufle, dévora Zola, Mallarmé, Saint-John Perse, et créa une revue, « Peuple », qu'il vendait sur les marchés. Socialiste et puis communiste, il milita pour l'indépendance de l'Algérie jusqu'au jour de 1957 où une bombe artisanale endommagea la maison de Marcel Champeix, sénateur de Corrèze et secrétaire d'Etat aux Affaires algériennes. Aussitôt soupçonné, Nanot nia et en appela à Breton. En vain. Il fut interné à l'asile et dans plusieurs prisons. Libéré en 1962, il perdit la raison pour de bon et mourut à l'hôpital psychiatrique de Limoges. Il avait 41 ans. Que reste-t-il aujourd'hui d'Henri Nanot ? Un fils, Jean-Jacques, qui continue de travailler à la réhabilitation de son père. Un bel éloge de feu l'éditeur René Rougerie, paru en 1988. Et ces trépidantes « Scènes de la vie du maquis » : elles montrent le grand écrivain libertaire qu'il eût été, si la société ne l'avait pas suicidé.

J. G.

***

Source: "le Nouvel Observateur" du 12 août 2010.

Et cette vidéo où Jean-Jacques raconte son père.....son combat!

Je parle, je parle.....il va falloir maintenant que je lise! Mais d'emblée je soutiens Jean-Jacques avec qui j'ai échangé quelques messages... à vous de voir!

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Denise BREDIMUS

01/12/2019 20:54

Merci de faire connaître cette histoire que tu relances si bien. Cette terrible injustice ne doit pas rester sans suite : le dossier doit être réouvert pour réhabiliter l'honneur de ce poète-paysan, résistant dans le maquis , en révolte contre toutes les injustices et oppressions. A suivre...

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martine Martin

01/12/2019 13:10

Bravo à Jean-Jacques. Puisse-t-il réhabiliter la mémoire de son père.

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PIERRANNE

30/11/2019 18:59

très intéressant en effet et comme on mesure le mal à l'âme que peut faire l'injustice!

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kimcat

29/11/2019 16:55

Pauvre homme. Bien triste fin.<br /> Son fils a bien raison de mener ce beau combat en mémoire de son père.<br /> Bisous Dany

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patrick

27/11/2019 19:13

Etonnant. Pas dans la ligne de l'époque du tout ce monsieur. Champeix était secrétaire d'état aux affaires algériennes, et l'OAS sur le point de perpétrer ses attentats pour que l'Algérie reste Française par tous les moyens, y compris le terrorisme à grande échelle (cf wikipedia). J'imagine que mon père ou Marcel VIOSSANGES devaient connaitre un peu cette affaire.

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